Nous arrivons à l’aube à La Serena, au terme d’un énième bus de nuit qui n’est pourtant que le premier du genre depuis notre arrivée au Chili. Un petit bilan s’impose donc ! Du côté des motifs de satisfaction : une ponctualité assez impressionnante, un confort comparable à ceux du Pérou, donc dans le top du classement ; mais malheureusement, pour venir gâcher le tout, une promesse non tenue de siège "cama", promesse pourtant réjouissante d’un siège-lit inclinable à 180 degrés, et qui s’avèrera finalement ne s’incliner que d’une grosse dizaine de degrés de plus qu’un siège de bus de jour lambda... La déception est grande, la nuit plutôt longue, et nos cernes gigantesques en descendant du bus.


Heureusement, il y a un paquet de siècles, l’homme a découvert ce petit fruit rouge dans les arbres, en a extrait son grain, l’a fait sécher, l’a torréfié, et maintenant on peut survivre à une nuit presque blanche avec quelques pintes de café (oui oui, on en est là nous...).


Nous profitons donc de cette arrivée matinale pour aller visiter le centre-ville, faire le tour des nombreuses églises (fermées), du musée de la ville (fermé), pour finalement aller gentiment attendre l’ouverture du jardin japonais de la ville avec un groupe de mamies trépignant d’impatience (chacun son truc, on ne juge pas). Quelques jardins bien peignés et un paquet de bonsaïs plus tard, nous décidons d’aller calmer la fatigue intense qui nous suit inlassablement depuis le matin au fond du lit douillet de notre maison d’hôte du soir.


Comme il n’est que 15 heures, nous en profitons pour faire un point sur le programme tout à fait incertain de nos prochains jours. En effet, nous savons que nous aimerions être à Santiago pour la semaine de fêtes nationales qui commence le 16 septembre, et nous avons envie de passer un peu de temps à Valparaiso avant cela, mais ce planning nous laisse quand même plus d’une semaine entière à remplir à La Serena. Étant donné que nous en avons fait le tour en moins d’une matinée, nous regardons logiquement si nous pouvons passer quelques jours dans la vallée voisine, la célèbre vallée d’Elqui, connue pour son ciel pur, qui permet une observation des étoiles sans aucun nuage plus de 300 jours par an.


Si le budget "bus" pour y aller semble largement à notre portée, nous restons bouche bée devant les tarifs pratiqués par les campings, auberges de jeunesse, et maisons d’hôtes du coin... En conséquence, impossible d’y rester plus d’une nuit, malgré tout le temps que nous avons à disposition. Nous réservons tout de même une nuit hors de prix chez l’habitant, quand tout à coup, sorti de nulle part comme par magie, un e-mail arrive : une réponse positive pour un work-away (volontariat) !


Alors, mettons quelques secondes en pause le récit de nos folles aventures pour apporter précisions et explications à cet heureux événement.


Depuis que nous sommes arrivés au Chili et que nous avons réalisé le prix des choses ici, nous avons relancé un projet que nous avions eu avant de partir, mais que nous avions jusqu’à présent mis de côté : celui de faire du woofing, alias work-away, alias volontariat. L’idée est simple et de plus en plus répandue chez les backpackers du monde entier : travailler pendant plusieurs jours, voire semaines, chez un habitant qui a besoin d’aide et de main d’œuvre pour développer un projet, souvent tourné vers l’écologie ou la nature, et en échange, être nourri et logé gratuitement pendant cette période. Un bon deal, donc, pour essayer d’économiser un peu de sous-sous tout en s’impliquant dans un projet local intéressant.


Pour cela, rien de plus simple : on s’inscrit sur un site qui recense tous les hôtes qui ont besoin d’aide, on lâche 50$ pour pouvoir les contacter (quand même), et on commence à envoyer des jolis messages ! Ensuite, il ne reste plus qu’à croiser les doigts et espérer recevoir un max de réponses positives.


Bon, justement, on ne va pas vous mentir, dans les premiers jours, on n’a reçu que très peu de réponses, et aucune positive, certainement parce qu’on contactait les hôtes avec des deadlines un peu trop courtes, et aussi sûrement parce que notre profil était encore vierge d’expériences.


Mais à notre surprise générale, c’est donc à La Serena que nous recevons une réponse positive de la part d’un certain Cristian, 43 ans, qui explique dans une présentation extrêmement succincte, datant de plusieurs mois, qu’il a une pizzeria, qu’il envisage de faire un hôtel... qu’il aime le surf, et avant tout la liberté... Pourquoi pas !


Une description assez étrange vous nous direz, et effectivement, on se pose nous-mêmes quelques questions à ce moment-là, mais on ne s’alarme pas plus que ça. En plus Cristian est seulement à quelques kilomètres de nous, et se propose de nous accueillir dès le lendemain ! Une opportunité qui nous semble alors en or pour occuper ces quelques jours qu’il nous reste ici et faire des économies substantielles. Nous acceptons donc le challenge et lui donnons rendez-vous le lendemain pour commencer officiellement notre premier work-away ! Yeah !


Lorsque nous nous mettons en route pour le rejoindre en ville le lendemain matin, nous sommes bien loin de nous douter de ce qui nous attend pendant les prochaines heures et jours...


Tout commence plutôt bien quand nous le retrouvons devant le bar La Tribu, qui s’avère être son bar, ou plutôt celui de sa famille, mais qu’il gère lui-même, du moins environ 2 heures par jour, le matin, le temps de se faire livrer les fûts de bière et d’aller acheter au supermarché du coin les quelques ingrédients dont auront besoin ses employés le soir-même pour cuisiner pizzas, ailes de poulet, et quelques autres recettes raffinées de street-food.


Nous le suivons gentiment dans ses emplettes sans poser de questions, communiquant péniblement avec lui dans un espagnol toujours en délicatesse, essayant de glaner ici et là quelques informations sur ce qu’il attend de nous, mais rien de clair n’émerge alors, à part un nom : "Juan", et une potentielle occupation : de la peinture. Tout le reste n’étant que mystère.


Nous prenons finalement tous les trois sa voiture en fin de matinée pour rejoindre son domicile, après une petite pause au marché local où nous l’observons acheter une tonne de légumes sans vraiment nous donner pour autant l’impression qu’il sait ce qu’il fait ou qu’il a une idée précise de ce qu’il pense en faire.


Nous arrivons enfin chez lui, et passons les grilles d’un grand terrain qui semble laissé à l’abandon, mais où deux chiens aux profils très différents nous accueillent avec joie : Silla, un mâle au pelage beige, faisant la taille d’un poney et ayant une tête plus proche du lion que de n’importe quel animal domestique (un spécimen unique, vraiment), et Nani, une femelle au profil plus "consensuel", au pelage noir et à la recherche perpétuelle de gratouilles et câlins. Nous sommes bien évidemment conquis, complètement sous le charme devant ces créatures à quatre pattes que nous aimons tant, et mettons quelques minutes à sortir de ce nuage de bonheur canin pour réaliser où nous mettons les pieds...


La maison dans laquelle nous suivons Cristian nous offre effectivement un bien triste spectacle. Une belle bâtisse vue de l’extérieur, mais un bordel sans nom à l’intérieur ! Le sol est noir de poussière, de traces de pas, et de choses non identifiées collées partout ; le salon est un mix désordonné entre une salle de musique avec une batterie, 2 guitares, un piano sans touche, des amplis, et d’un autre côté, une salle de shoot (l’exagération est de mise, pour le bien de cet article), avec un canapé en désordre, deux fauteuils désossés, et une table basse sur lequel surnage un bang au milieu d’un monticule d’objets et de détritus non référencés ; la chambre qu’il nous présente comme la nôtre a une petite odeur de moisi, heureusement légère, et le lit n’a ni drap, ni housse ("ah mince, il a oublié, mais ça sera lavé pour ce soir, pas de problème !") ; la salle de bain serait à laver de fond en comble pour pouvoir l’utiliser sans risquer d’en sortir plus sale qu’à l’entrée ; la cuisine... on aimerait ne pas à avoir à parler de la cuisine, avec son immense poubelle ouverte pleine à ras bord, son frigo aux étages de bois sur lesquels des taches sans origine connue cohabitent avec des bouts de beurre de l’âge de fer, le tout entre 2 packs de bières à moitié vides, son évier, où trône l’équivalent en vaisselle de 3 ou 4 repas d’une famille nombreuse et bonne mangeuse, sa gazinière, au gras tellement omniprésent qu’on devrait l’appeler la grazinière, et... son chat (Kiss, comme le groupe), qui miaule non stop pour réclamer à manger et passe une bonne partie de son temps la tête dans la poubelle à vérifier ce qu’on y met. Voilà ! Ça donne envie, non ? :)


Notre étonnement ne fait qu’augmenter lorsque notre cher hôte, Cristian, à peine le pied dans la maison, s’affale sur le canapé, bloque sur son téléphone pendant une bonne demi-heure, avant de finalement se préparer de quoi fumer (et non, ce n’est pas du tabac !) et tirer en grande pompe sur son bang.


Bon là c’est officiel, on vit quelque chose d’unique !

Ok, c’est notre premier work-away, on ne connaît pas les règles, mais ça m’étonnerait que ce soit un accueil tout à fait habituel a priori...


C’est à ce moment très précis et inattendu que Cristian se décide à nous parler anglais, et nous explique dans un langage parfait qu’il a fait une partie de ses études aux États-Unis, qu’il fume de l’herbe pour "apaiser" d’énormes migraines qu’il a, et que le docteur qu’il est allé voir à Santiago a bien voulu "le croire " et lui prescrire sa dose d’herbe régulière... Ok, très bien, ça semble un peu contradictoire, mais on ne juge pas.


Quoi d’autre ? Qu’un certain Juan, dont on ne sait rien, et dont il ne nous dit rien de plus que le nom, construit un atelier dans son jardin et que nous pourrons l’aider quand il sera là. Ah ! Enfin ! Un peu de news sur l’éventuel travail que nous allons fournir pendant ces quelques jours chez lui, c’est pas trop tôt ! Mais les explications s’arrêtent net.


Il est presque 14 heures, Cristian est toujours dans son canapé, on commence à ressentir une certaine faim, et la tonne de légumes achetée précédemment trône toujours sans vocation aucune sur le buffet de la cuisine. Nous interrogeons notre hôte sur la place d’un déjeuner dans sa vie trépidante et nous comprenons rapidement qu’il ne quittera pas son canapé de si tôt, mais "qu’il est partant si on fait à manger, lui pensait faire une soupe avec tout ça mais franchement comme vous voulez, servez vous, n’hésitez pas, et si y’en a pour moi c’est cool, hein !".


Après avoir fait le tri dans la cuisine entre ce qui se mange et ce qui visiblement ne se mange pas ou du moins plus depuis quelques années maintenant, nous préparons une bonne plâtrée de riz aux légumes, et nous le partageons avec Cristian. Quelques instants à peine plus tard, deux potes à lui débarquent sans crier gare, nous saluent sans trop se demander ce que nous faisons là, et s’installent immédiatement dans le canapé, tirant tour à tour sur le bang, avant d’aller taper furieusement sur la batterie du salon (taper étant vraiment le seul mot adapté à une telle pratique de cet instrument). Spectacle étonnant s’il en est, mais que nous commençons presque déjà à trouver familier malgré tout. Nous apprendrons seulement quelques heures plus tard que l’un de ces deux joyeux lurons n’est autre que le fameux Juan que nous sommes censés aider pendant ces quelques jours.


L’après-midi avançant sans consigne particulière ni incitation à parler d’un éventuel projet de travail, nous nous échappons pour aller faire nos courses pour le soir, et en revenons une petite heure plus tard pour constater avec étonnement que Cristian est désormais rejoint dans son canapé par un couple d’amis, aux passions un poil différentes des précédents puisque l’inévitable occupation de tirer sur le bang est désormais accompagnée d’un visionnage de vidéos de surfeurs. Quelques minutes plus tard, tout ce joli monde, accompagné des chiens, de Juan et son ami, et même du père de Cristian, se retrouve dans le jardin, pour parler construction d’une rampe de skate... Improbable.


Nous n’apprendrons pas à ce moment-là beaucoup plus de choses sur nos activités des prochains jours, et en bons français que nous sommes, nous décidons de lancer une grosse session de crêpes que nous partageons avec Cristian... et Juan, invité surprise qui se joint volontiers à la dégustation. Le milieu de soirée approche, Juan se décide à rentrer chez lui, et nous nous retrouvons "enfin" seuls avec Cristian.


Seuls certainement pas plus de 5 minutes, car à notre grande surprise, un homme que nous identifierons seulement 2 jours plus tard comme étant son cousin, débarque de nulle part, un pack de bières à la main et un bon sachet de weed sous le bras. Nous comprenons que c’est seulement le début de soirée pour eux et nous nous éclipsons pour rejoindre notre lit, dont les draps et housses sont toujours manquants, car Cristian les aura oubliés tout l’après-midi dans la machine à laver...


Le lendemain matin, nous découvrons avec surprise et pour la première fois le salon sans personne qui n’y squatte ou fume. Il y règne un certain calme, certainement amplifié par le fait que que les deux chiens se soient échappés pendant la nuit. Tout le monde s’étant apparemment couché dans un état second, ce n’est finalement pas tellement étonnant... mais Cristian n’a pas l’air plus angoissé que ça à l’idée de la route nationale où les voitures passent à pleine vitesse devant chez lui. Il en profite pour nous informer, sans plus de formalité que ça, qu’il a une compétition de jiujitsu tout le week-end et qu’il partira donc dès le début d’après-midi pour s’y rendre... Et il semble trouver tout à fait normal le fait que nous restions chez lui pendant 3 jours sans qu’il n’y soit. Pourquoi pas ! On n’est plus à ça près !


Et puis à ce moment-là, on se dit qu’on sera peut être enfin tranquilles, débarrassés de tous ces visiteurs débarquant à toute heure à l’improviste... l’avenir nous prouvera encore une fois que nous avons bien tort de nous attendre à si peu de "surprises".


Mais nous verrons ça plus tard car pour l’instant nous semblons enfin toucher le Graal du doigt, puisque nous croisons Juan (oui, oui, dans cette maison, on croise des gens sans même savoir qu’ils sont là), et lui proposons notre aide. Et nous voilà enfin partis pour l’activité du jour : peindre toute la charpente de son futur atelier qu’il est en train de construire au fond du jardin. Si tout commence plutôt mal, avec un seul pinceau pour 3, ce qui ralentit considérablement la mission, nous finissons par allier nos forces après une petite heure, Cristian ayant certainement trouvé un vieux bout de motivation dans l’un des nombreux plis du canapé, et étant parti à la recherche de pinceaux et d’un minimum vital de ressources pour la maison (le PQ dont nous manquions depuis la veille au soir en étant un bon exemple). Fameux Cristian que nous ne reverrons pas de la journée, puisqu’il partira avant le déjeuner sans même passer nous saluer, et que nous ne reverrons carrément plus du tout, puisque nous déciderons assez rapidement durant le week-end de ne pas trop nous éterniser dans cette "maison de la liberté", et de partir dès le lundi matin pour Valparaiso.


La fin d’après-midi se passe bien, et nous laissons Juan s’occuper des dernières finitions peu de temps avant le coucher de soleil pour aller préparer notre dîner. En l’absence de Cristian, nous nous attendons à une soirée tranquille, mais c’était sans compter sur l’arrivée de son cousin, qui profite du calme ambiant pour fumer un peu et commencer à maltraiter sévèrement la batterie du salon... bientôt rejoint par Juan, qui après une journée entière de peinture, trouve encore la force de s’agiter sur une guitare électrique. Tant pis pour la soirée pépère, nous battons en retraite dans notre chambre, heureusement située le plus loin possible du salon et dans laquelle nous disposons enfin de draps secs (nous avons arrêté d’attendre et avons fini par nous en occuper nous-mêmes).


Bien décidés à profiter du lendemain pour aller visiter la fameuse vallée d’Elqui voisine, nous nous levons assez tôt le samedi. Réveil pour le moins surprenant au milieu d’une maison vide, mais dont toutes les portes sont restées ouvertes toute la nuit, et toutes les lumières allumées... Nous proposons nos services à Juan, qui n’arrive bien évidemment qu’en toute fin de matinée et nous explique après sollicitations qu’il n’aura finalement pas besoin de nous, car il compte juste couper quelques planches de bois avant de partir escalader la montagne d’à côté pour aller y filmer un timelapse avec sa nouvelle GoPro... Pourquoi pas !


Nous ne demandions pas mieux que de pouvoir nous échapper, et nous profitons donc de cette belle journée pour aller pique-niquer sur la plage.


À notre retour, la maison est étonnement vide, et restera ainsi pour notre plus grand plaisir jusqu’au milieu de soirée, moment où Juan revient finalement de sa balade et décide comme tous les soirs de squatter le canapé du salon. Nous le laisserons d’ailleurs là au moment d’aller nous coucher, nous demandant en rigolant quand il rentrera enfin chez lui...


Visiblement pas cette nuit, car lorsque Clara s’aventure dans la cuisine pour aller y préparer le petit-déjeuner le lendemain matin, elle découvre avec surprise et une pointe de peur, le corps endormi de Juan dans un fauteuil, de dos, accompagné de sa brouette et devant le feu du poêle qui crépite encore... scène d’anthologie s’il en est. L’histoire ne nous dit pas ce qu’il a fait de sa nuit, seul dans le salon, puisque nous partons avant son réveil en direction de la vallée d’Elqui.


Nous y passerons une journée très agréable, loin de l’ambiance un peu étrange de notre work-away. Au programme, une bonne grosse balade à vélo dans la vallée, entrecoupée par la visite d’une pisqueria et la dégustation de 5 piscos artisanaux, puis par la visite d’une brasserie et la dégustation de 5 bières locales, le tout nous donnant la force et la joie nécessaires pour terminer notre boucle sportive dans les meilleures conditions.


Nous rentrons en fin de journée à La Serena, et passons la soirée sans nouvelles de Cristian (qui devait rentrer ce soir) que nous avertirons finalement de notre départ le lendemain à l’aube par message, et dont nous n’aurons comme preuve de vie au matin que le sac de sport laissé nonchalamment sur le canapé.











Même si nous n’avons dormi que quelques heures et qu’il est 5h du matin quand nous prenons notre bus pour Valparaiso, nous partons avec plaisir de La Serena, heureux de quitter enfin le cadre de notre désormais premier work-away !


Un work-away plus qu’étrange, que nous déciderons d’ailleurs après concertation de ne même pas qualifier comme tel, puisqu’il n’en avait aucune des caractéristiques, et que cela nous donnera l’opportunité de vivre une nouvelle "première" expérience certainement meilleure dans le domaine.


Et l’avenir nous donnera rapidement raison, mais ça, ça sera pour un nouvel article... :)