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4 comme le nombre de jours que nous venons de passer à en prendre plein les mirettes dans le Salar d'Uyuni et la région du Sud Lipez, en Bolivie.


Mais 4 aussi comme 4ème, puisque nous entamons la découverte du 4ème pays de notre aventure sud-américaine, à savoir le Chili !


4 enfin, comme le joli nombre que nous sommes au moment de passer la frontière, accompagnés de nos fidèles compagnons de route, Jeanne et Amaury.


Malheureusement, nos routes se séparent quelques heures à peine après avoir passés la frontière, puisque la team J&A prend un vol pour aller faire un volontariat (woofing pour les intimes) vers Santiago pendant que nous prenons notre temps dans le Nord avant de descendre le long de la côte Pacifique.


Notre porte d'entrée au Chili est San Pedro de Atacama, ville située en plein coeur du désert du même nom, à la renommée planétaire puisqu'il est le désert le plus aride au monde.

Ici, il pleut maximum 10 millimètres par an, vers janvier-février, puis plus rien pendant 10 mois. Surtout pas en Septembre !


Bon, notre bonne vieille Terre doit être bien déboussolée en ce moment parce qu'à peine quelques jours après notre passage là-bas, il a plu... Alors pas des litrons non plus, mais suffisamment pour que la plupart des gens du coin s'en étonnent (et s'en inquiètent un peu aussi).


Au-delà de l'impact visible du changement climatique, notre arrivée au Chili s'accompagne d'un autre bouleversement, tout aussi dramatique mais cette fois-ci uniquement pour nous : ici tout coûte trop cheeeer ! Des fruits et légumes aux hostels en passant par l'inévitable paquet de pâtes, tous les prix sont doublés ici.


Il faut dire que nous nous nous sommes un peu trop habitués aux contextes économiques très favorables de la Colombie, du Pérou, et surtout de la Bolivie, qui nous offraient un pouvoir d'achat et de divertissement très agréable pour des voyageurs au long cours. Le Chili est le pays d'Amérique du Sud au PIB / habitant le plus élevé, et ça se sent !


Ça s'annonce compliqué de tenir un budget dans ces conditions, mais nous avons des ressources, comme vous le verrez plus tard (teasing de malade !).


Notre court séjour à San Pedro de Atacama nous permet surtout de nous reposer un peu de nos 4 jours de jeep (on dirait pas comme ça, mais c'est pas de tout repos, et pas que pour les fessiers), mais aussi de faire une bonne petite promenade en vélo ! 3 mois qu'on n'en n'avait pas approché un, ça commençait à manquer à certains ;)


Malheureusement, le début de notre après-midi à bicyclette commence par une déconvenue, car après une petite dizaine de kilomètres en direction de la célèbre Vallée de la Lune (la vraie, pas celle en carton à côté de La Paz), nous arrivons au "péage" du parc national, où on nous informe que désormais les visiteurs à pieds et en vélos ne sont plus autorisés à rentrer après 13h... Certainement un nouveau moyen d'obliger les visiteurs à passer par une agence, puisque nous nous rendons compte en faisant demi-tour que des dizaines de bus de touristes se succèdent à l'entrée et passent sans problèmes, eux !


Encore un choix malheureusement motivé par l'argent, mais qui n'aura pas raison de notre motivation !


Une petite étude de la carte plus tard, et nous voilà en train de traîner nos vélos en haut d'un point de vue "gratuit" offrant un panorama sur les incroyables formations rocheuses et terreuses de la Vallée de Mars, située à quelques centaines de mètres de sa collègue lunaire. De la terre rouge, ocre, orange, formant des vagues de stalagmites immenses et des labyrinthes de canyons interminables, le décor est magistral, nous voilà réconfortés.


Nous poussons même cette motivation quelques kilomètres plus loin, au terme d'une montée aux pourcentages abrupts, pour atteindre un mirador qui nous offre un super panorama sur la Cordillère de sel, une partie de la Vallée de la Lune, et une belle partie du désert d'Atacama. Le Licancabur, l'un des plus hauts volcans du monde, situé à cheval sur la frontière avec la Bolivie, nous offre son immense stature pyramidale en toile de fond de ce tableau magnifique.


Le retour en ville n'est qu'une formalité, les pourcentages précédemment gravis nous garantissant une descente des plus agréables.


Nous ne resterons pas plus longtemps dans le désert d'Atacama, désireux de commencer la descente de cet immense pays longiligne et de retrouver l'océan que nous avons quitté maintenant il y a un peu plus d'un mois.


Quelques heures de bus plus tard, et nous voilà à Antofagasta, 5ème ville du pays, située stratégiquement au bord du Pacifique et au sud du désert d'Atacama, et à l'importance capitale puisque son port offre un accès rapide à la plus grande mine de cuivre du monde, qui se trouve à quelques centaines de kilomètres au Nord.


Rien d'incroyable à raconter cependant sur cette ville, qui ne sera pour nous qu'une courte étape pendant laquelle nous aurons tout de même l'occasion de croiser avec plaisir mouettes, pélicans, otaries, cartes sims prépayées et ceviches (miam miam).


Bon, si le débat sur la difficulté à acheter une carte sim dans un pays d'Amerique du Sud est relancé, toujours pas de débat sur la qualité des ceviches, bien en deçà de ce que nous avons pu goûter au marché de Lima. Désolé cher Chili, c'est une victoire sans appel du Pérou sur ce sujet.


















Nous reprenons dès le soir-même un bus de nuit pour avaler plusieurs centaines de kilomètres supplémentaires et atteindre La Serena, autre ville côtière située un peu plus au Sud, porte d'entrée de la célèbre Vallée d'Elqui, et cadre d'une nouvelle expérience incroyable et inimaginable que nous nous apprêtons à vivre...