Nous voilà enfin à Cuzco !


Cuzco !


De toutes les destinations qui nous faisaient rêver en préparant notre voyage, Cuzco est probablement celle qui nous fascinait le plus et qui éveillait en nous l’imaginaire le plus grand.


Un nom mythique, légendaire, pour la ville qui fut pendant plus de 3 siècles la capitale de l’empire Inca, considéré par beaucoup comme la plus grande civilisation qu’ait connue l’Amérique du Sud.


Mais au-delà de l’aspect historique de la ville, Cuzco marque un tournant dans notre voyage car, pour la première fois depuis que nous sommes partis de France, à savoir il y a un bon mois et demi maintenant, nous n’allons plus voyager seulement à 2, mais à 3 !

Pour les deux prochaines semaines, nous allons être rejoints par El Grande Jorge Quirino-Chaves, l’homme exilé depuis plus de 6 mois à Buenos Aires pour profiter du déclin économique d’un pays qui lui offre avec générosité bières et asados à 1/100ème du prix parisien (ça va, on rigole le Jorgio, on te taquine juste au cas où tu lises notre blog un jour).

Nous arrivons à Cuzco 2 jours avant ces joyeuses retrouvailles, le temps pour nous de prendre nos marques dans l’Airbnb que nous louons pour l’occasion, de visiter le marché San Pedro, grouillant mais étonnamment bien organisé, et d’aller faire un tour aux Salinas de Maras, situées à quelques dizaines de kilomètres de Cuzco.


Impressionnant décor que ce réseau constitué de milliers de salines aux diverses nuances de blanc, encastrées entre deux falaises ocres à plus de 3000m d’altitude.


Tout au long du sentier à flanc de montagne qui nous y mène, nous pouvons observer dans la roche des traces blanches de sel, preuve que les ressources en la matière sont immenses ici. Nous en grattons quelques-unes avec curiosité, et avons même l’audace d’y goûter, pour constater rapidement que le processus qui permet de séparer le sel de la terre est un peu plus complexe que ça...


Le lendemain matin, nous sommes enfin rejoints dans nos folles aventures par Jorge, que nous emmenons immédiatement manger un ceviche au marché.


Nous profitons de l’après-midi pour nous promener dans le centre historique de Cuzco, dont les rues ont la particularité d’être composées à moitié d’immenses pierres Incas, lourdes de plusieurs tonnes et à l’assemblage parfait, et de constructions coloniales plus modernes. La majorité des bâtiments Incas ont été détruits par les Espagnols à leur arrivée, mais leurs immenses blocs de pierre si reconnaissables forment encore aujourd’hui la base de nombreux édifices. Quant aux dizaines de temples Incas que comptait la ville il y a 500 ans, il n’en reste plus un seul, les conquistadors ayant pris le soin de les démanteler un par un, et de construire à chacun de leur emplacement une église, une cathédrale ou une basilique. Plutôt efficace pour imposer son nouveau culte et réduire à néant le patrimoine religieux et culturelle d’une civilisation entière. 


Heureusement, les Incas ont construit un tel empire qu’il nous reste à ce jour encore beaucoup de vestiges de leur temps. A quelques centaines de mètres de la place principale de Cuzco, perché sur une colline qui domine toute la ville, nous partons visiter les ruines de Sacsayhuaman, ancien lieu d’échange et de cérémonies, notamment celles du passage à l’âge adulte des adolescents de l’empire. La conservation des murs d’enceinte de cette immense construction, qui est la deuxième plus grande de la région après le Machu Picchu, est impressionnante. Encore une fois nous restons ébahis devant la perfection de cet ouvrage et la taille hallucinante de ces milliers de pierres encastrées au millimètre.


Les sites de Q’enqo et Tambomachay, situés non loin, sont l’occasion de nous rendre compte également de la capacité des Incas à construire un réseau d’aqueducs encore fonctionnel et efficace aujourd’hui.


Avant de partir à la découverte du joyau Inca de la région, nous faisons une pause dans notre tour du patrimoine culturel Inca pour aller grimper la Vinicunca Mountain, alias la Montagne aux 7 couleurs. Célèbre depuis seulement quelques années et totalement inconnue avant, c’est le réchauffement climatique qui a fait fondre ses glaciers et neiges pour nous dévoiler un spectacle naturel magnifique. Comme quoi, ça peut avoir du bon quelques degrés de plus, hein ! Bon, pas forcément pour nos chers compatriotes qui vivent en notre absence le plus chaud été jamais enregistré en France... Ici, au terme d’une courte marche de quelques kilomètres, nous arrivons à plus de 5000m d’altitude, et le vent glacial nous rappelle qu’on est bel et bien en hiver dans cette partie du monde. Le spectacle que cette montagne nous offre semble irréel, d’immenses bandes de couleurs différentes striant la roche de manière parfaitement parallèle, comme tagées à la main par un graffeur. Après le street art, le nature art !


C’est les yeux chargés de toutes ces images incroyables que nous rentrons à Cuzco pour y passer un dernier jour de repos avant le périple qui nous attend pour rejoindre le Machu Picchu, et que nous ne soupçonnons pas encore...