Calor !

Muchoooo Calooooor !!

Ça y est, on descend enfin des montagnes, et on le sent (et les autres s'apprêtent à le sentir aussi...) !

Les 13h de bus de nuit dont nous sortons nous ont emmenées d'une région aux altitudes moyennes situées entre 1500 et 2500m jusqu'au bord de l'océan Atlantique, sur la côte Caraïbes de la Colombie, à Santa Marta.

Depuis cette ville côtière, au centre historique coloré et vivant mais aux quartiers environnants plus délabrés et miséreux, différentes options s'offrent à nous : le parc national Tyrona, aux plages magnifiques ; les Puntas Galinas, aux dunes de sable plongeant dans l'océan ; Minca, village perdu dans la jungle ; mais surtout le point de départ d'un trek de 5 jours pour aller découvrir la Ciudad Perdida, ou, Cité Perdue, vestige de la civilisation Tyrona, disparue il y a 500 ans, après l'arrivée massive des conquistadors espagnols.

Sans même hésiter une seconde, accompagnés par Jeanne et Amaury, nous contactons l'une des 5 agences autorisées à organiser ce trek en territoire indigène.

Une baignade, un concert en rooftop, et une bonne nuit de sommeil plus tard, nous voila partis en van pour rejoindre la petite ville de Mamey, perdue dans la Sierra Nevada de Santa Marta, point de départ de notre aventure.

Jour 1 : 

C'est le jour J, nous partons de Santa Marta en jeep pour 2-3h de route jusqu’à Mamey, village de départ du trek.

Le programme de l’après-midi : 8 km pour atteindre le camp où nous passerons la première nuit. Nous sommes un groupe de 12 personnes, relativement en forme, seules deux jeunes anglaises traînent un peu la patte. Nous croisons régulièrement d’autres groupes sur le chemin car les lieux de pause et les camps sont les mêmes pour toutes les agences autorisées à organiser ce trek.

Le niveau n’est pas très difficile mais il fait (très) chaud, tout le monde se retrouve trempé de sueur au bout de quelques minutes à peine. Nous montons quand même un premier col qui en met quelques-uns en KO technique, mais des pauses sont organisées pour que tout le monde boive et se régale de pastèque.

Les paysages pour l’instant sont très variés (nous passons dans des canyons de terre ocre, sur des chemins de cailloux et traversons une rivière), ce n’est pas le plein cœur de la jungle, nous sommes encore sur le territoire des fermiers colombiens. 

Nous arrivons au premier camp après 4h de marche. Ici le soleil se couche tôt (18h30 environ), nous devons donc nous arrêter suffisamment tôt pour profiter de la lumière du jour. Le premier camp (comme les suivants, nous le découvrirons par la suite) comporte une partie « repas » avec de grandes tablées et une cuisine, et un coin nuit avec un dortoir de lits superposés sous moustiquaires.

Après une première douche (froide, mais ça nous va très bien comme ça !), extinction des feux à 21h pour une première nuit agitée (il nous faut un peu de temps pour nous habituer à dormir dans une nature riche en insectes et animaux en tout genre (et aux ronflements des voisins)).

Jour 2 :

Réveil à 5h pour un départ à 6h, aujourd’hui est la plus grosse journée pour nous car nous allons marcher 17 km pour atteindre le pied de la Cité Perdue. La matinée démarre tranquillement. Nous sommes désormais en territoire indigène, nous passons par un village, dans lequel on nous présente différents outils et techniques de ses habitants. Nous restons interrogatifs sur le niveau de folklore qui nous est présenté...

Nous atteignons le camp du déjeuner, où nous pouvons même nous baigner dans l’eau fraîche du Rio que nous traversons. Le début d’après-midi est une autre affaire avec une montée de plusieurs heures ! Nous nous enfonçons dans la jungle, cela permet de moins souffrir de la chaleur, mais l’humidité est à son comble ! Nos vêtements sont imbibés, voire dégoulinants pour certains !

La journée s’arrête en milieu d’après-midi, après nos 8h de marche et nous pouvons profiter d’une baignade dans le Rio, ainsi que d’une soirée tranquille qui se termine également très tôt, car le réveil du lendemain sera le plus matinal.

PS : certains membres du groupe dont nous faisons partie ont aperçu une tarentule, mais nous préférons occulter cette partie de l’histoire (!)

Jour 3 :

Réveil à 4h40 car nous voulons être les premiers à partir et à découvrir la Cité Perdue. Nous attaquons donc la montée des 1200 marches qui mènent au site vers 5h45 et avons le plaisir de découvrir la fameuse cité aux premières lueurs du jour (et en premiers !).

Nous sommes agréablement surpris par la taille du site : nous visitons quelques zones de la cité et en apprenons plus sur son histoire grâce à notre guide Nicolas (eh oui, ici aussi c’est assez répandu !)

Nous redescendons les marches en fin de matinée et après le déjeuner nous marchons 8 km pour retrouver le camp dans lequel nous avions déjeuné la veille.

Le niveau n’est toujours pas trop compliqué (nous avons toujours au moins une grande montée suivi d’une toute aussi grande descente) par jour. La difficulté revient toujours aux conditions et à l’humidité ambiante. Tous nos vêtements sont humides voire mouillés et ne sèchent pas la nuit car ils sont dehors et s’imprègnent de l’humidité de la jungle.

Les nuits en revanche sont meilleures car nous sommes fatigués de nos journées et commençons à nous habituer aux « woop woop » des crapauds, et aux coqs, qui, visiblement, se seraient fait voler leur montre.

Jour 4 :

La journée sera courte, car, apres une grasse matinée jusqu’à 5h, nous marchons 3h30 puis passons le reste de la journée dans le camp où nous avions dormi le premier soir. Perroquet, perruches, cochons, poules et chiens, tout ce petit monde « semi domestiqué » nous accompagne tout au long de cette journée au cours de laquelle nous en profitons pour nous reposer en attendant de retrouver les groupes qui eux démarrent le trek sous une pluie battante pour le dîner. 

Nous nous sommes séparés d’une bonne partie de notre groupe car nous avons décidé de faire ce trek en 5 jours, alors que ceux qui le font en 4 jours continuent jusqu’au village de départ et rentrent à Santa Marta l’après-midi même. 

Jour 5 :

Cette dernière journée est également assez courte, nous redescendons jusqu’au village de départ en quelques heures de marche, puis regagnons Santa Marta après 2h de jeep. 

Nous sommes fatigués et très sales mais heureux de rentrer et de retrouver les avantages de la civilisation ! 

Nos premiers réflexes : lancer une énorme lessive, un saut dans la piscine de notre auberge et une bonne douche ! 

Nous avons tous les deux aimé ce trek accessible mais qui demande une bonne résistance dans la durée face aux conditions pas toujours faciles.

Les paysages sont magnifiques et la découverte de la Cité Perdue au petit matin vaut vraiment le détour !